xantox a écrit:
La reconstruction, ou la simulation, est précisément le parcours étrange vers la forme.
La simulation est l'image de départ qui a ouvert la possibilité de la reconstruction. Avant l'officiel des autres disciplines, la simulation et son existence-même ont forgé l'imagerie mentale qui espère accompagner la vie future. Sans la simulation, la reconstruction désespèrerait quasi instantanément. Le recul devant la simulation, c'est le doute méthodique que provoque la confiance en une thèse, et c'est en doutant qu'on défend le mieux une théorie.
Il serait donc bon d'accorder notre imagerie mentale et élucider toutes les questions. Certaines questions qui s'adressent à la simulation peuvent provenir de la théorie implicite que nous adoptons - par exemple au sujet de la perception visuelle, ou encore sur l'état du raccord entre les théories physiques.
On va décrire une première situation riche en renvois : la simulation sera la simulation d'un milieu physique, et ce milieu sera le 'monde logique' des entités simulées. Techniquement, on va considérer que ce milieu sera un modèle en géométrie euclidienne avec une physique newtonienne. Question : est-ce que les entités simulées construiront un jour une physique relativiste ?
____
Je propose de rédiger progressivement un modèle épistémologique de la simulation ou plutôt des simulations, et ainsi nous prémunir des frilosités futures, lien à l'appui.
____
xantox a écrit:
La forme est dans toutes ses relations : en ce sens, "voir" la forme c'est aussi "reconstruire" la forme. Ceci car la métaphore de la vision porte en elle-même une relation particulière, la relation spatiale, et celle de la construction une autre relation particulière, la relation temporelle, mais la forme n'est ni espace ni temps, et n'est ni dans l'espace ni dans le temps : la forme est toutes les relations.
La 'relation', c'est à dire la relation en tant que telle, constitue assurément la réalité qu'il faut considérer, et ainsi enterrer les discours chosifiant. Mais cependant, il y a une question de la
nature de la relation, telle que d'une part la possibilité d'une relation existe sans avoir besoin d'être conçue, et d'autre part, telle qu'une entité perceptive et consciente puisse pénétrer et conquérir le domaine des relations, et ainsi étendre le domaine de la description. On s'interroge donc sur l'âme et sa capacité à comprendre, i.e.
la nature de la compréhension en tant que telle. En fait on imagine une proto-construction relationnelle, mais qui cependant puisse nous promettre au loin qu'elle deviendra mathématicienne. On demande donc la configuration de la construction (de l'entité), d'abord pour que la perception advienne, et ensuite, que cette antériorité nous promette l'intériorisation future d'une capacité, à savoir, la mise en relation en tant que telle, jusqu'à l'abstraction.
Alors la thèse est que la relation est pouvoir moteur.
La 'relationnalisation' est pouvoir moteur. Elle est la faculté qui va 'chercher', 'ramener', 'combiner', 'emboîter', 'diagonaliser'.
Pourquoi insister sur la motilité ? Pourquoi le mouvement, et pourquoi ne pas considérer uniquement et strictement la fonction logique de relation ? Parce que cela est considéré nécessaire au service d'une synthèse totale entre l'évolution biologique (la constitution phylogénétique d'un corps), le geste artistique, et le geste mathématicien. Ce qui définit les trois, ce sont
des variations dans les disponibilités motrices. La tête d'un mathématicien n'est pas remplie de mathématiques, elle est remplie de disponibilités motrices. Ce que la scène d'une poursuite de voitures met-en-scène, c'est l'identité avec des disponibilités motrices. Ce qui varie, c'est est-ce que la disponibilité motrice est parcourue ou est-ce que c'est elle qui parcoure, et est-ce qu'elle se met plus en communion avec son objet (mathématiques) ou est-ce qu'elle se met moins en communion avec son objet (art), etc.
Dans les prochains posts, il s'agira de reparcourir des constructions que le monde suscite à nos disponibilités motrices, et de voir le monde naître par les disponibilités motrices qui y trouvent leurs encoches. Par exemple des constructions mathématiques, qui appellent à une réflexivité sur le geste générateur. Le pouvoir de cette réflexivité n'est pas négligeable. Ensuite, on peut proposer des schémas dessinés qui esquissent l'engendrement d'un corps avec la motilité comme principe fédérateur, et par là suggérer qu'on peut approcher une intelligibilité de la phylogenèse et de l'ontogenèse par un 'Je peux qui rassemble toutes ses forces'.
On arrive maintenant à une seconde compréhension du principe motile. Le principe motile, qui est le Je peux, et qui 'réticularise' en un pouvoir sur ses pouvoirs, est
un savoir absolu, qui est en fait une
ignorance absolue. Il ne dit rien, ou plutôt, il est le 'dire' lui-même. Il est notre
ouverture au monde. Par là on va chercher un deuxième geste de réconciliation.
En effet, il paraît démesuré de placer tous les résultats et les acquis intellectuels 'dans la tête' d'une entité consciente ('dans' l'âme), comme abstracta sans nulle médiation mondaine. Symétriquement, il paraît infondé de considérer l'âme comme pur miroir de l'univers. Il y a un savoir qui fait qu'une âme peut apprendre, et ce savoir est celui qui fait qu'une âme 'rattrape' le monde (ici, il ne faut pas répondre qu'on ne rattrape jamais vraiment la physicité, car il suffit de considérer l'évidence, qu'une course poursuite est à l'oeuvre). Ce savoir, ce sont ces structures qu'il nous faudra capturer jusqu'à l'identité entre le dire et la mise en forme reconstruite. Cela renvoie au traitement du "mouvement de l'âme vers elle-même" et ensuite au problème méthodologique.
xantox a écrit:
Il est essentiel de préciser qui reconstruit l'âme.
xantox a écrit:
Le problème ici est de rendre l'âme consciente de sa reconstruction. Dans ce cas, le système physique qui doit simuler l'âme est l'âme.
xantox a écrit:
Si la reconstruction de l'âme par l'âme est expérience et phénomène..
[je coupe mais tout est à retenir]
.. Elles ne sont d'ailleurs que des manifestations secondaires d'un fait fondamental qui seul se produit, le mouvement de l'âme vers elle-même.
Le problème méthodologique exige
la conception d'un outil de conception. La question méthodologique, c'est la question qui s'interroge sur
le style de vie du reconstructeur. Le reconstructeur est un artiste, ou un ingénieur, ou un philosophe, ou les trois - en fait il est 'lui-même'. Le domaine d'expérimentation du reconstructeur est le domaine de la simulation, et le futur est de rédiger le cahier des charges du simulateur, qui sera notre domaine de jeu, et qui sera le témoin du parcours vers l'identité.
Poser le savoir du corps comme structure fondamentale nécessite d'abord l'éveil par soi de ce savoir du corps. Cela constitue la réflexion, et qui n'est en rien une expérience de l'ordre de l'intro-spectio, car tout au contraire, elle est une
pensée de contact : c'est bel et bien de l'ingénierie, ou de l'art, ou comme on voudra dire.
On arrive alors au problème de l'élémentarité que désire le reconstructeur. L'élémentarité qu'il cherche, c'est l'identité du savoir du corps. Notre image est que la reconstruction, c'est l'exécution d'une sculpture temporelle à retour de force. Quand on dit qu'il n'y a pas de méthode, on signifie en réalité que la démarche du reconstructeur est vécue comme une situation ouverte, qu'elle appelle à une succession de gestes comme les premières notes de la mélodie appellent un certain mode de résolution, et que par ces gestes non connus par eux-même, elle se résorbe devant l'évidence de la tâche. C'est l'expérience et le phénomène de la reconstruction, que nous appelons 'pensée de contact'.
C'est pourquoi la simulation serait une manne. Le domaine de la sculpture et de la musique, c'est le domaine de la simulation, et c'est pourquoi on cherche à caractériser le simulateur jusqu'à arriver à un
naturel philosophique comme l'occasion pour l'âme de se dédoubler elle-même. C'est donc un parcours socratique, et la reconstruction représente un idéal d'enseignement auquel il est permis d'espérer.
Lors des prochains posts, je propose de se pencher sur le cahier des charges du simulateur. L'objectif est de décrire le simulateur des points de vue technique et ergonomique. Par exemple, on peut faire des captures d'écran imaginaires. Cela nous permettra d'éduquer et d'accorder notre bestiaire mental. Faire passer les idées des 'disponibilités motrices' et du savoir du corps, c'est passer par le traitement de la question suivante : comment le reconstructeur se comporte-t-il devant le monde simulé, que voit-il, que fait-il. C'est cette question qui pose avec acuité la distinction démarche/épistémè.
En résumé, la situation peut s'exprimer en deux points :
• D'abord une question : la simulation ressemblera-t-elle plus au travail d'art digital, où le parcours de la construction est bien une succession de gestes non connus par eux-même (par ex. un animateur 3D) tout en tendant vers une fin qui les comprend ; ou ressemblera-t-elle plus à un travail de conception procédurale où le parcours est en fait au service d'autre chose (par ex. réaliser un moteur physique, ou encore le travail cité dans le premier post, "All Else Being Equal Be Empowered").
• Ensuite, une direction : ce que la reconstruction reconstruit, et c'est un point essentiel, ce sont des entités singulières dont la finalité est esthétique, c'est à dire, elles ne sont pas esthétiques par décoration comme on décore un robot, mais elles sont esthétiques de part en part.