xantox Site Admin le 18 Mai 2007 22:02
Cela me paraît assez politique, en gros c'est une critique de la manière de concentrer sur des théories "à la mode" tous les investissements de la recherche fondamentale sur des sujets difficilement vérifiables (pour la cosmologie c'est l'énergie sombre, pour la gravité quantique la théorie des cordes, etc) et qui parfois monopolisent l'attention par rapport à des voies théoriques alternatives ou mêmes à d'autres sujets.
L'approche qui tend à favoriser le développement d'une multiplicité de voies théoriques en l'absence de données expérimentales suffisantes est une approche saine, par contre ce ton qui oppose presque philosophiquement astrophysique et cosmologie me paraît épisodique et peu significatif. Toute théorie physique a un même statut épistémologique, pour autant qu'elle fournit une explication plus simple des phénomènes et établit des prédictions falsifiables par l'expérience.
lambda0 le 21 Mai 2007 12:19
Ce que critique l'auteur est surtout l'empilement d'hypothèses au delà du raisonnable, plus que l'aspect spéculatif en soi. Et il me semble par ailleurs que la cosmologie a quand même bien un statut particulier, quelque chose qu'on ne retrouve pas dans d'autres domaines spéculatifs comme la théorie des cordes : après tout, à force de recherche, celle-ci pourrait éventuellement mener à des prédictions testables par des expérimentations. Alors que la cosmologie est quelque peu limitée de ce point de vue : on n'a qu'un seul univers. De son côté, l'astrophysique a pu valider ses modèles par l'observation d'étoiles, de galaxies, à tous les stades de leur évolution : même si on ne contrôle pas l'expérimentation, la nature fournit un échantillonnage suffisant.
Dans le cas de la cosmologie, une seule réalisation, une physique hypothétique...
J'ai l'impression qu'il n'y a quand même pas beaucoup de sciences fondées sur des bases si fragiles.
xantox Site Admin le 22 Mai 2007 01:38
Oui, mais même cet auteur convient que la possibilité de mesurer la même chose par plusieurs voies indépendantes est une approche épistemologiquement valable. Il existe d'autre part, c'est vrai, la limitation fondamentale qui dérive de l'impossibilité pour une mesure cosmologique (comme p.e. la mesure du rayonnement de fond) d'aller au delà de la région finie de l'univers observable. Mais ce principe d'incertitude n'est pas épistemologiquement différent p.e. de l'incertitude quantique, qui peut également être intérpretée de manière "anthropique" : nous n'habitons qu'une branche du multivers. Et le statut de la théorie des cordes n'est pas différent selon cette même vision : le "paysage" de la théorie M ne pourrait pas par exemple prédire le modèle standard sans prendre en compte un même effet de sélection. L'observation elle-même pourrait donc déterminer non seulement notre histoire, mais aussi notre physique.
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